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Au club de billard carvinois, le président Jean-Claude Havet a décidé de passer la main. Il tourne ainsi une page mais revient avec plaisir sur les plus beaux chapitres de l’association.

Les murs de la salle, où sont accrochées les unes de magazines, les coupures de presse et les affiches de prestige, invitent d’entrée à remonter le temps. « Je suis arrivé au club en 1982, après avoir évolué, six ans durant, au billard Jack club chez Jacques Quignon, situé à l’angle en face de l’église. Un noyau de joueurs a suivi ici plus tard, où il y avait tout à bâtir », se remémore Jean-Claude Havet. Les souvenirs de camaraderie et d’entreprise fusent. « On a retiré les tableaux de classe, coulé le béton, construit les fondations jusqu’à la création de notre mezzanine, dans ce qui était une ancienne école de fosse 4, à l’époque ».

Carambole

Des vestiges à aujourd’hui, le natif du Douaisis, successeur de Lucien Dessaux, a maintenant plus de trente ans de présidence à son actif. L’heure pour lui de laisser les rênes à Ren«aud Fauquembergue a sonné. « L’âge de 79 ans et l’envie de ne pas saturer me font arrêter », révèle-t-il, calme et serein, dans l’antre de la libre. « C’est la pratique du carambole, la spécialité la plus technique et artistique avec le jeu des trois billes. Celle qui me plaît pour la géométrie, les trajectoires à dessiner, la gestion du stress, la concentration». Avec le sens du collectif comme leitimotiv qu’il a toujours tenu à appliquer. « Dans quoique ce soit, je ne donne jamais de décision personnelle, mais fais appel à une réponse collégiale, avec l’avis de chacun à respecter dans les commissions ». Ainsi raisonne cet homme impliqué à fond dans bien des actions, investi notamment dans les hautes instances de la ligue, mais aussi comme secrétaire de l’OMS, fer de lance au sein de l’équipe du Téléthon, parmi tant d’autres rôles qu’il assume encore.

De belles satisfactions

Au rayon des satisfactions, le grand dirigeant revient notamment sur l’ascension de deux des siens. « Ce que je retiens avant tout ? Forcément, les inoubliables sommets qu’ont été les championnats du monde et d’Europe, les échéances des France accueillies aussi à sept ou huit reprises. Et côté fierté, pour notre culture de la formation, l’aventure de Mikaël Devogelaere, formé à Carvin, et ayant évolué chez nous jusqu’au titre de champion d’Europe, qui poursuit ailleurs désormais. Et puis aussi, le parcours d’une arbitre à la stature internationale, que vous connaissez bien, une certaine...Béatrice Bertolotti », se félicite le souriant et affable retraité. Depuis leur salle, plantée square du Pont-de-Grès, voilà de bien belles carrières, sur le bord des tapis verts carvinois.

Carvin, capitale mondiale et européenne du billard à la bande

Quiconque connaît l’histoire du billard carvinois et côtoie cette figure incontournable de la vie associative locale évoque immédiatement les événements d’envergure internationale, comme quand la ville, en 1995, est devenue capitale mondiale. « Il nous avait fallu quatre années de préparation pour y arriver, à ce championnat du monde à la bande, au complexe sportif «». Un beau rendez-vous gratifié d’un sacré succès populaire, dont l’affable dirigeant rappelle l’ampleur. « Les Argentins, les Japonais étaient là parmi la douzaine de pays en lice, devant un bon millier de spectateurs chaque jour dès le mercredi, jusqu’à la finale suivie par près de 1200 personnes, pour assister au sacre de Jos Bongers en individuel ». Un succès qui, plus tard, en appellera un aussi fort sur les tapis verts, pour une nouvelle aventure extraordinaire à laquelle le gratin européen était cette fois convié, en 2008. Quel palmarès, au final, au sein billard-club carvinois.

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